L’Académie des sciences et technologies de l’île Maurice : « Nous avons besoin de science et de sagesse »

Avec Michael Atchia, membre fondateur de l’Académie

L’Académie des sciences et technologies de l’île Maurice a ouvert ses portes en 2007. Calquée en partie sur le fonctionnement des Académies des sciences européennes et notamment l’Académie des sciences en France, elle a valeur de conseil pour les décideurs politiques et économiques. Rencontre avec Michael Atchia, un des membres fondateurs, qui rappelle la nécessité pour une population de posséder un minimum de connaissances scientifiques pour mieux comprendre les enjeux environnementaux de demain.

_ Outre ses paysages paradisiaques, l'Île Maurice, pays en voie de développement de 1,2 million d'habitants possède une culture riche et variée qui possède depuis 2007 une Académie des sciences et des technologies ; un élément essentiel dans l'essor du pays pour Michael Atchia, membre fondateur de cette Académie. L' Académie permet en effet de développer des propositions en matière de développement durable, d'agriculture... à partir d'argumentaires scientifiques, en dehors de toute considération politique.

« Nous avons été 14 à créer l'Académie des sciences et des technologies, après consultation auprès des universités, des ONG et des médias ». Elle est aujourd'hui composée essentiellement de scientifiques retraités, car, reconnaît Michael Atchia, il est encore difficile de motiver les jeunes mauriciens scientifiques partis travailler à l'étranger.
Aujourd'hui, l'Académie des sciences mauricienne a valeur de conseil auprès des décideurs politiques et économiques. Les rapports sont commandés par le gouvernement. Mais les thèmes peuvent aussi être traités en auto-saisine. « Parallèlement, nous publions régulièrement en notre nom des avis sur les sujets actuels comme le réchauffement climatique, le développement durable, ou les maladies infectieuses telles que le sida. Nous nous devons d'avoir un discours accessible au plus grand nombre. Si les journalistes ne nous comprennent pas, comment voulez-vous qu'ils relaient l'information ? » explique l'intéressé.
A court terme, l'Académie cherche à développer ses liens avec les jeunes générations. « Nous avons créé un titre de membre associé pour les étudiants, mais nous avons encore des progrès à faire ».
Elle cherche aussi à développer son réseau. Déjà bien ancrée au NASAC, réseau des académies des sciences d'Afrique, elle aimerait que ce réseau s'étende aux Académies des sciences des pays européens.
« Nous avons besoin de science et de technologies mais nous avons aussi besoin de sagesse » remarque Michael Atchia, une sagesse qui se cultive ensemble au sein d'une large communauté scientifique.

Michael Atchia au studio de Canal Académie

Michael Atchia est spécialiste des questions sur le développement durable, ancien chef et directeur du programme pour le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), membre fondateur de l'Académie des sciences et technologies de l’île Maurice.

En savoir plus :
- Académie des sciences et technologies de l'Ile Maurice (en anglais)
- le NASAC (réseau des Académies des sciences africaines)

Écoutez également : The Network of African Science Academies welcomed in France

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