Le quota du scandale. Une chronique de François d’Orcival

De l’Académie des sciences morales et politiques
François d’ORCIVAL
Avec François d’ORCIVAL
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Le scandale des quotas a bouleversé le milieu footballistique, certes, mais aussi la sphère politique et la France toute entière. Dans sa chronique, François d’Orcival condamne cet acte discriminatoire allant à l’encontre des valeurs de la République, comme d’ailleurs toute discrimination, y compris « positive ».

Le scandale est dans le « non dit » - mais de nos jours, le « non dit » est enregistré, puis publié. Et l’affaire devient nationale, surtout quand il s’agit du football.
Elle tient en deux phrases. Au cours d’une réunion, le sélectionneur des espoirs, les futurs « Bleus », Erick Mombaerts, dit : « Il faudrait limiter le nombre de gamins qui peuvent changer de nationalité », ces jeunes « Bleus » binationaux qui, une fois formés par nous, deviennent des stars en Afrique. Alors, dit François Blaquart, le directeur technique national, « on peut s’organiser, en non dit, sur une espèce de quota. Mais il ne faut pas que ce soit dit… ».
Le voilà suspendu par la fédération, poursuivi par la ministre des Sports, accusé de « dérapages », suspect de « racisme ».
Jean-Louis Debré, président du conseil constitutionnel, se dit « choqué par le fait même de ce quota » ; François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle, dénonce ces quotas « inadmissibles dans le sport ».

Eh bien, ils ont raison. Les quotas sont inadmissibles dans le sport, comme ils le sont partout. Ils sont contraires à la République qui ne reconnaît que des citoyens égaux, et l’ascension par le mérite et l’effort.
Pourquoi donc tant de quotas ailleurs, avec le ferme soutien de la Halde, autorité administrative de promotion des discriminations « positives » sous le label « diversité » ? Quotas aux élections, quotas dans l’audiovisuel, les classes préparatoires, l’enseignement supérieur, les concours de fonctionnaires, dans les conseils d’administration – et toujours dans le « non dit ».

Ainsi quand la ministre de l’Enseignement supérieur veut 30% de boursiers, qui vise-t-elle ? Les enfants de l’immigration. Quand le ministre de la Fonction publique fait rayer (en 2008) la culture générale des concours de recrutement, c’est pour favoriser les « autres cultures ». Sans parler des entreprises qui pratiquent le quota assumé : « A compétences égales, on choisira la femme ou la personne autre que le mâle blanc », dit la patronne d’Areva.
Cela sanctionne l’échec de l’intégration. Barack Obama a lui-même accusé cette discrimination « non dite » d’aboutir à une « impasse ». Car le discriminé « positif » restera suspect de devoir sa promotion à la faveur plutôt qu’au mérite. C’est la « voie du malheur » que dénonce avec talent Malika Sorel dans son livre «Immigration intégration » (Mille et Une Nuits).

Le texte de cette chronique est paru dans Le Figaro Magazine du samedi 7 mai 2011. Elle est reprise ici par son auteur, avec l’aimable autorisation de l’hebdomadaire. Les propos de François d’Orcival n’engagent que lui-même, et non pas l’académie à laquelle il appartient ni l’Institut de France.

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