Souvenirs d’Italie : L’Italie mère nourricière d’une furia francese
Comment l’Italie a toujours émerveillé et inspiré les artistes français pendant plus de trois siècles. Voici une sélection de chefs d’œuvres provenant des collections du Petit Palais à Paris présentées au Musée de la Vie Romantique à Paris en automne 2009. Et une interview de Daniel Marchesseau, conservateur général du Patrimoine et Directeur de ce musée, reçu par Krista Leuck.
De Montaigne à Chateaubriand, de Rotrou à Stendhal, l’Italie a toujours émerveillé les yeux et inspiré les cœurs des artistes. L’Italie, patrie mythique de tout artiste européen depuis la fin du Moyen Âge, terre mille fois rêvée, fantasmée, sublimée…
Pour les artistes français, l’Italie est une « nouvelle Arcadie » où rien n’a bougé depuis l’Antiquité.
Daniel Marchesseau évoque cette « furia francese » qui enfle chez les artistes modernes après les premières guerres d’Italie et la victoire de Charles VIII à Fornoue en 1495 pour étancher une soif d’Italie qui devait enrichir l’art français pendant plus de trois siècles.
Nous suivons salle après salle les artistes présentés dans cette exposition.
Pour le XVIIe siècle, une large place est réservée au dessinateur et graveur d’exception Claude GELLEE, dit Le Lorrain.
A noter, un tableau d’Henri MAUPERCHE, l’un des meilleurs paysagistes français au milieu du XVIIe siècle.
Parmi les artistes du XVIIIe siècle, relevons FRAGONARD, Joseph VERNET, Joseph-Marie VIEN, l’Abbé de SAINT-NON…
Au XIXe siècle, l’attrait romantique des français pour l’Italie se poursuit avec François-Marius GRANET, Pierre-Paul PRUD’HON, Camille COROT, Jean-Auguste Dominique INGRES…
L’Italie, berceau de la Renaissance et terre d’élection des voyageurs du Nord
Depuis la Renaissance – dont le foyer d’éclosion fut la Toscane -, les artistes du Nord ont aspiré à passer les Alpes pour accéder aux richesses de l’humanisme et aux exemples d’un nouvel art figuratif, héritier des leçons de l’Antiquité classique redécouverte.
Ce voyage en Italie allait rapidement devenir une destination quasi obligatoire pour les artistes (le « Grand Tour ») , hommes de lettres et érudits désirant se former ou enrichir leur bagage culturel.
Au XVIIe siècle, Rome devient – devant toutes les autres villes italiennes – le centre culturel le plus fécond et le plus attractif de la péninsule. Les fouilles antiques ont fait de la ville un musée à ciel ouvert, tandis que coexistent et s’enrichissent les ferments artistiques les plus prometteurs du moment.
C’est dans la Ville éternelle que devait être instituée en 1666 l’Académie de France à Rome. Son propos était de former « au bon goût des Anciens ». Plus largement, un grand nombre de peintres français vont à Rome pour s’y former ou compléter leur apprentissage. Certains y accomplissent toute leur carrière, à l’instar de Mellin, Gellée et Poussin.
La pièce maitresse attend le visiteur de l’exposition en fin de parcours : la salle Hubert ROBERT ….avec ce spectaculaire décor mythologique monumental complet, huit panneaux muraux commandité par Beaumarchais à Hubert Robert pour son hôtel particulier. Ces panneaux sont réunis pour la première fois depuis deux siècles ici dans cette exposition.
En savoir plus :
Musée de la Vie romantique, www.vie-romantique.paris.fr
Petit Palais www.petitpalais.paris.fr
Un superbe catalogue de l’exposition est paru avec toutes les œuvres répertoriées :
SOUVENIRS D’ITALIE, Chefs-d’œuvre du Petit Palais, 1600-1850, sous la direction de Daniel Marchesseau, PARIS Musées, 2009, Les musées de la Ville de Paris, www.parismusees.com.
Ecoutez aussi notre série de 8 émissions sur les écrivains français en Italie (taper le mot Italie dans le moteur de recherche), dont
- Ecrivains français en Italie (1) : Jean Cocteau, de l’Académie française
- Ecrivains français en Italie (2) : Paul Morand, de l’Académie française
ainsi que Jardin d’Italie, voyageurs français à la découverte de l’art de vivre