23 août 1939 : le pacte germano-soviétique

L’alliance du communisme et du nazisme, avec Stéphane Courtois
Avec Christophe Dickès
journaliste

Directeur de recherche au CNRS, spécialiste du communisme, l’historien Stéphane Courtois présente les origines du pacte germano-soviétique, les détails de l’événement et ses conséquences politiques et militaires en Europe. Quand Ribbentrop et Molotov entraînaient le monde dans une nouvelle guerre mondiale...

Émission proposée par : Christophe Dickès
Référence : hist567
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"Le gouvernement du Reich et le gouvernement soviétique doivent, tirant les leçons de toute l'expérience du passé, tenir pour certain que les démocraties capitalistes de l'Occident sont les ennemies implacables à la fois de l'Allemagne nationale-socialiste et de l'URSS." Par ces mots prononcés le 15 août 1939, Joachim Ribbentrop, Ministre allemand des Affaires étrangères, enjoint son ambassadeur en Allemagne de rencontrer Staline et son homologue Molotov afin de "rétablir l'amitié germano-soviétique et, peut-être de résoudre d'un commun accord les questions territoriales qui se posent en Europe orientale."

Retour sur l’alliance soviéto-nazie
Une publication de la Fondapol.

Encore de nos jours, le pacte germano-soviétique est l'objet d'un débat. Longtemps occulté par l'historiographie, manipulé par les mémoires, interprété d'une manière ou d'une autre en Russie, en Pologne, en Allemagne ou en Occident, ce pacte entre pourtant dans une logique qui emporte l'Europe puis le monde dans une nouvelle guerre mondiale.

Dans une étude réalisée pour la Fondation pour l'innovation politique, l'historien Stéphane Courtois présente les ressorts de cette alliance entre l'Allemagne nazie et la Russie communiste. Il insiste notamment sur le rôle déterminant de Staline qui va longtemps garder deux fers au feu, pour finalement faire un chantage au plus offrant. Hitler remporte ce jeu de dupe et sert à Staline une partie de la Pologne sur un plateau et la possibilité d'une politique impérialiste soviétique.

Dans sa conclusion, et sur la base des travaux d'Yves Santamaria, Stéphane Courtois se pose la question de savoir si cette realpolitik totalitaire incarnait un rapprochement conjoncturel ou bien un rapprochement de principe.

L"invité.
Historien spécialiste du communisme, Stéphane Courtois est
directeur de recherches au CNRS. Au sein de cette institution, il est également responsable du laboratoire GEODE, le Groupe d'Observatoire et d’Études de la Démocratie. En novembre 1997, Stéphane Courtois et ses collaborateurs publient "Le Livre Noir du Communisme" qui dresse un bilan catastrophique de l'application de l'idéologie marxiste à travers le monde. A cause de la comparaison du génocide des races et du génocide des classes, cet ouvrage a provoqué l'émoi d'une partie de l'intelligentsia de la gauche française. Depuis la publication de cet ouvrage, Stéphane Courtois a élargi ses recherches à l'ensemble des totalitarismes. Il vient de publier Communisme et totalitarisme dans la collection Tempus des éditions Perrin. Communisme, la revue qu'il dirige vient de sortir son numéro 93/4 consacré aux archives et à l'histoire du communisme en Pologne.

Retrouver Stéphane Courtois sur Canal Académie.

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Stéphane Courtois est aussi intervenu au cours d'une séance de l'Académie des sciences morales et politiques le 24 février 2003 pour évoquer le personnage de Staline. Lire ou imprimer le texte: cliquez ICI.
Écoutez l'intervention: cliquez ICI.

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