Claude Monet à Giverny, la demeure d’un impressionniste de génie

Visite en compagnie d’Hugues Gall, membre de l’Académie des beaux-arts
Hugues GALL
Avec Hugues GALL
Membre de l'Académie des beaux-arts

Lieu paisible et coloré, la demeure de Claude Monet à Giverny n’en finit pas de surprendre. Canal Académie vous emmène en un lieu insolite et apaisant. Bien que Monet n’ait pas été académicien, la Fondation qui porte son nom a nommé directeur Hugues Gall de l’Académie des beaux-arts. Ecoutez-le ainsi que Gilbert Vahé, chef horticulteur.

_ C’est dans un univers de fleurs et de bien-être toujours baigné de lumière que Monet vécut de 1883 à 1926 à Giverny (Eure). À cet endroit repose une propriété à l’image du chef de l’école impressionniste. Elle se compose d'un grand jardin, d'un jardin d’eau et d’une maison de crépi rose. À quelques pas de la maison au décor intérieur coloré se trouve le vaste atelier des nymphéas dans lequel Monet aimait à travailler. Dans plusieurs pièces d’habitation est présentée, selon l’accrochage choisi par le Maître de Giverny lui-même, sa précieuse collection d’estampes japonaises.

Jeune femme au miroir, Utamaro (1796)
© Fondation Claude Monet

Hugues Gall, membre de l'Académie des beaux-arts, nommé en mars 2008 directeur de la Fondation Claude Monet, nous fait partager son admiration pour le peintre.

Le jardin d’eau
© Fondation Claude Monet

Monet aimait particulièrement peindre la nature contrôlée : son propre jardin, ses nymphéas, son étang et son pont. Son jardin consistait en un pré planté de saules et un marais. Il a également peint les berges de la Seine. En 1914, il commence une nouvelle grande série de peintures de nymphéas, à la suggestion de son ami Georges Clemenceau.

Le pont japonais
© Fondation Claude Monet

Nous parcourons la propriété en compagnie de Monsieur Vahé, chef horticulteur. Il retrace le goût pour l’horticulture du grand peintre et son attrait du Japon. Nous expliquant les raisons et les difficultés d’un tel projet d’horticulture, il nous fait revivre quelques moments de la vie de Claude Monet.

De très importants travaux de restauration sont effectués et la propriété devient en 1980 la Fondation Claude Monet. Devant la maison, les jardins reconstitués à l’identique, se composent du Clos Normand au tracé rectiligne, aux voûtes de plantes aériennes entourant d’éblouissants massifs.

Le Clos Normand
© Fondation Claude Monet

Ce « tableau exécuté à même la nature », était considéré par les contemporains de Claude Monet comme l’une de ses plus grandes réussites. Cette œuvre fleurie est complétée par le jardin d’eau ombragé par les saules pleureurs, composé de son célèbre pont japonais, ses glycines, ses azalées et son étang.

Le jardin de Monet
© Fondation Claude Monet

Cet écrin de ciel et d’eau constitue l’univers pictural des nymphéas.

Vue du jardin japonais
© Fondation Claude Monet


Dans cette maison au crépi rose qui a aujourd’hui retrouvé son charme intime d’autrefois, le chef de l’école impressionniste aimait à se reposer. Entre fleurs, plantes d’eau, atelier et pièces à vivre, Monet décidait de tout l’aménagement. À la fin de sa vie, il souffrait d’une cataracte qui altéra notablement sa vue. La maladie évoluant, elle eut un impact croissant sur ses derniers tableaux. Il est décédé le 5 décembre 1926 et est enterré dans le cimetière de l’église de Giverny.
Après son décès, les jardins et la maison furent légués par son fils Michel à l’Académie des beaux-arts en 1966.

En savoir plus :

- Fondation Claude Monet à Giverny
- Le musée Marmottan à Paris

Ecoutez aussi notre émission-visite du Musée Marmottan Monet Visite au musée Marmottan Monet

- Hugues Gall, membre de l'Académie des beaux-arts
- Hugues Gall sur Canal Académie

Claude Monet a longuement correspondu avec Clemenceau (qui était médecin). Ecoutez notre émission présentant quelques extraits de cette correspondance Deux Bouquins : d’Ormesson et Clemenceau

A lire également : "Georges Clemenceau Claude Monet, les Nympheas" (éditions Omnia). A la mort du peintre, Clemenceau écrivit ce bouleversant témoignage qui nous fait mesurer à quel point il avait admiré et compris ce génial créateur. Ainsi, dans la conclusion de cet ouvrage, Clemenceau écrit-il : "Il ouvrit... des voies nouvelles là où l'on pouvait croire qu'il n'y eût guère qu'à poursuivre obstinément l’œuvre du passé. Il a ainsi accru notre puissance émotive, c'est-à-dire agrandi l'homme lui-même, d'un nouveau bond dans sa marche, chancelante et merveilleuse, à l'infini".

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