Les Nativités des Maîtres du XVIIe siècle

Nativités et Adorations des mages ou des bergers
Avec Krista Leuck
journaliste

Marie-Anne Dupuy-Vachey, historienne de l’art, propose sur le thème de la nativité, la contribution des Maîtres du XVIIe siècle. Depuis des millénaires, le monde chrétien chante la naissance du divin enfant. Dès les premiers siècles, les artistes ont joint leur talent à cette célébration.

Émission proposée par : Krista Leuck
Référence : carr323
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Marie-Anne Dupuy-Vachey, historienne de l'art et spécialiste du XVIIe siècle a opéré pour Canal Académie une sélection parmi les plus grands maîtres de ce siècle. Elle est ici reçue par Krista Leuck.

Nous découvrons en sa présence des œuvres de Caravage, Gentileschi, Rubens, Le Nain, Champaigne, de La Tour, ... Madame Dupuy-Vachey nous explique aussi quel pourrait être le trait d'union entre tous ces maîtres du XVIIe siècle.
Nous pouvons observer que le mouvement de la Contre-Réforme
a créé un style pictural plus intériorisé, plus recueilli et plus émotionnel que celui de la Renaissance dont l’approche artistique était davantage intellectuelle.

CARAVAGE (Michelangelo Merisi, Caravaggio 1571-1610 Porto Ercole)
L’Adoration des bergers, Museo Nazionale à Messine, Sicile

L’adoration des bergers, Caravaggio, Messina, Museo Nazionale


Orazio GENTILESCHI (Pise 1563-Londres 1639)
Repos pendant la fuite en Egypte, Vienne KHM autre au Louvre

Repos pendant la fuite en Egypte, Orazio Gentileschi, Messina, Museo Nazionale


RUBENS (1577-1640), L’Adoration des mages du Louvre
L’Adoration des bergers, M. Beaux-Arts Rouen

L’Adoration des mages, Rubens, Musée du Louvre


La Nativité de Laurent de La HYRE (1606-1656) au
Musée des Beaux-arts à Rouen

Le NAIN, L’Adoration des bergers, Londres, National Gallery

L’Adoration des bergers, Le Nain, Londres, National Gallery


ZURBARAN (1598-1664), L’Adoration des bergers 1638,
et L’Adoration des mages,1639
Musée des Beaux-Arts, Grenoble

L’Adoration des mages, Zurbaran, Musée des Beaux-Arts, Grenoble


Philippe de CHAMPAIGNE (1602-1674)dont nous trouvons une NATIVITE au Musée des Beaux-Arts de Lille
une ADORATION DES BERGERS à la Cathédrale de Rouen

Nativité, Philippe de Champaigne, Musée des Beaux-Arts de Lille


Georges de LA TOUR (1593-Lunéville 1652)
L’Adoration des bergers, Louvre
Le Nouveau Né au Musée des Beaux-Arts à Rennes

Le Nouveau Né, Georges de La Tour, Musée des Beaux-Arts à Rennes


Pierre Rosenberg écrit ceci à propos de Georges de La Tour :
«En 1912, un jeune érudit allemand parcourait nos provinces. À ce jour, il s’était intéressé aux peintres de l’école du Danube, au baroque italien alors guère à la mode. À Rennes, il admira le Nouveau-né que l’on attribuait tantôt à Schalcken, à l’école hollandaise, tantôt aux frères Le Nain. Maurice Denis, qui le pensait des Le Nain, en avait peint la copie. Hippolyte Taine lui avait consacré une page admirable que je ne résiste pas au plaisir de vous lire : "Ce qui est absolument sublime c’est un tableau hollandais, le Nouveau-né, attribué à Le Nain : deux femmes regardant un petit enfant de huit jours, endormi. Tout ce que la physiologie peut dire sur les commencements de l’homme est là ! Rien ne peut mieux exprimer ce profond sommeil absorbant, comme celui dont il dormait, le pauvret, huit jours auparavant dans le ventre de sa mère ; le front sans cheveux, les yeux sans cils, la lèvre inférieure rabaissée, le nez et la bouche ouverts, simples trous pour respirer l’air, la peau unie, luisante, que l’air a touchée encore à peine, tout engourdissement primitif dans la vie végétative. La lèvre supérieure est retroussée ; il est tout entier à respirer. Le petit corps est collé et serré dans ses langes blancs raides comme dans une gaine de momie. Impossible de rendre mieux la profonde torpeur primitive, l’âme encore ensevelie. Le tout est relevé par l’air borné de la mère, par la simplicité et la rudesse du rouge intense de son vêtement qui jette un chaud reflet sur ce petit bloc de chair ronde."
«Quelques jours après sa visite au musée de Rennes, le jeune érudit — il s’appelait Hermann Voss — se rendait à Nantes. Et là, au musée, il vit deux tableaux, deux nocturnes, un Reniement de saint Pierre et un Ange apparaissant à saint Joseph, qui suscitèrent son admiration. Tous deux étaient signés G. de La Tour. Hermann Voss possédait une bonne mémoire : Et il avait, comme on dit — mais l’expression n’a pas été accueillie par le dictionnaire de l’Académie —, de l’œil. Il rapprocha avec pertinence les deux tableaux de Nantes et celui de Rennes... Un premier pas était franchi... La Tour renaissait.
«L’exceptionnelle mémoire visuelle d’Hermann Voss tira Georges de La Tour de l’oubli.»

En savoir plus :

- Musée du Louvre
- Kunst historisches museum
- Musée des beaux-arts de Rouen, Lille, Grenoble, Rennes
- National gallery

Une première émission sur le thème de la Nativité a été enregistrée par Krista Leuck - Écoutez-la : Nativité et adoration des mages, une invitation à voyager dans les différents musées des beaux-arts européens

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