Charles-Joseph, prince de Ligne, le charmeur de l’Europe des Lumières

"Le plus grand des Wallons" évoqué par son biographe, l’historien Philip Mansel
Avec David Gaillardon
journaliste

Pour évoquer Charles-Joseph de Ligne né à Bruxelles en 1735 et mort à Vienne en 1814, Philip Mansel est ici reçu par David Gaillardon. Le prince de Ligne fut maréchal, diplomate et homme de lettres, surnommé « le plus grand des Wallons ». Fréquentant les cours d’Europe, il fut considéré comme un des trois grands mémorialistes du XVIIIe siècle, et fut admiré notamment de Goethe, Byron, Barbey d’Aurevilly, Valéry et Morand.

Émission proposée par : David Gaillardon
Référence : hist632
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Son nom symbolise à lui seul cette fameuse douceur de vivre de l’avant Révolution française, Charles-Joseph, prince de Ligne est l’incarnation même de ce cosmopolitisme du siècle des Lumières, de son esprit, de son charme et de son ouverture d’esprit. Sa réputation a traversé les siècles ; lui-même y a d’ailleurs veillé en prenant soin de rédiger de volumineux mémoires et de nombreux écrits à caractère biographique dans lesquels la correspondance à la part du roi. A un homme aussi grand que son époque, à ce passeur de régimes et de frontières, il fallait des correspondants choisis parmi les plus grands : Catherine de Russie, Joseph II d’Autriche ou bien encore Potemkine et Metternich, Voltaire, Goethe, et jusqu’à Casanova.

Quand meurt le prince de Ligne, en 1814, l’Europe n’a plus grand-chose à voir avec ce qu’elle était à sa naissance. Le principe de légitimité dynastique n’est plus et la Révolution française y a fortement contribué.

Charles-Joseph, prince de Ligne



Charmeur impénitent, appartenant à l’une des plus vieilles familles d’Europe, Ligne a été un grand soldat même s’il n’a sans doute pas obtenu dans le domaine des armes la renommée qu’il espérait. Il s’est aussi montré un courtisan zélé - ce qui n’est pas toujours le trait de caractère le plus flatteur chez lui - il a surtout été une manière de moraliste et de spectateur lucide, jaugeant son époque et son monde avec un pessimisme joyeux qui n’est pas pour rien dans le monument que lui a dressé la postérité.

L'historien anglais Philip Mansel, auteur d’une biographie de Ligne, parue chez Perrin en 2010, est reçu par David Gaillardon.

Né à Londres en 1951, Philip Mansel a été élève du King’s Scholar d’Eton et du Bailliol College d’Oxford. Docteur en histoire, ce spécialiste de la cour de France pour la période 1814-1830 a publié en 1981 une biographie de Louis XVIII toujours considérée trente ans après sa parution comme la meilleure sur le sujet.
Fellow de la Roal university of London, de l’Institute of historical Research et de la Royal Asiatic socity, Philip Mansel est aussi membre du comité du Centre de recherches du château de Versailles. Il partage son temps entre Londres, Paris et Istanbul et a été fait, en 2010, chevalier des Arts et Lettres par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication.


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