La Contre-Révolution. Origines, histoire, postérité par Jean Tulard

L’Académicien est l’invité de Marianne Durand-Lacaze
Avec Marianne Durand-Lacaze
journaliste

Quels ont été les adversaires de la Révolution française ? Quelles sont leurs inspirations ? Quelles formes a pris la Contre-Révolution ? Loin d’incarner cette double histoire de la France dans la seule figure des Chouans, Jean Tulard vous propose dans cette émission une belle leçon d’histoire sur ce duel entre tradition et modernité, avec l’aisance qu’on lui connaît.

Émission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Référence : pag1152
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Jean Tulard est l’invité de Canal Académie pour nous parler de la deuxième édition de son livre La Contre-Révolution. Origines Histoire, Postérité.
L’ouvrage est paru chez CNRS Éditions, en 2013. Édité par Perrin la première fois en 1990, il est considéré aujourd'hui comme un ouvrage de référence.


L’historien incontesté de la Révolution et de l’Empire, le maître d’œuvre du Dictionnaire Napoléon, a établi avec le concours de plusieurs historiens une grande synthèse de la Contre-Révolution qu’on estime utile aujourd’hui de rééditer, 23 ans plus tard. L'ouvrage de 500 pages comprend également une bibliographie, une longue chronologie et un dictionnaire des biographies des acteurs majeurs de la Contre-Révolution, sorte de d'ouvrage dans l'ouvrage.


La Révolution et la Contre-Révolution, phénomènes universalistes, passionnent toujours les Français. L'académicien fait remonter les origines de ce duel entre "la tradition" et "le progrès" au XVIIe siècle avec la dîme royale de Vauban. Sous une forme événementielle, Jean Tulard entouré des grands spécialistes de la période révolutionnaire, dresse dans ce livre le portrait d'un phénomène multiforme avec des historiens de droite et de gauche, (dont Jacques Godechot collègue d'Alfred Soboul et membre éminent de la Société des études robespierristes, aujourd'hui décédé, par exemple).





« Tout part d'une crise financière ; il faut se méfier des crises financières, et d'un État qui connaît la banqueroute », avertit Jean Tulard. Le combat est entre ceux qui veulent changer la société et ceux qui veulent faire des changements à la marge.

Le roi Louis XVI n'a pas eu l'autorité nécessaire pour trancher entre les tenants des privilégiés à l'été 1789 et ceux qui réclamaient des réformes financières. L'impôt qui aurait pesé sur toutes les têtes selon les idées de Calonne et de Turgot était remis en cause par les privilégiés, l'ordre de la noblesse. En résumé, l'épreuve de force ente les défenseurs de la Révolution et ses opposants conduit à la mise ne œuvre de la Constituante dans le contexte d'une banqueroute.

Jean Tulard poursuit sur la crise financière et la nationalisation des biens du clergé, sur le nouveau visage de la Conte-Révolution lorsque des déçus de la Révolution rejoignirent le camps des nobles qui émigrèrent et que les idées se radicalisèrent devant la violence révolutionnaire. Il aborde ensuite les différentes révoltes populaires qui touchèrent le royaume. Il rappelle l'absence de liens entre les chefs de ces révoltes populaires qui éclatèrent dans le Sud-ouest et ailleurs. La défaite de l'armée vendéenne à Nantes marque une étape décisive mais la Contre-Révolution n'a jamais eu de chef-d'orchestre, raison principale de son échec. Le gallicanisme, le royalisme, le fédéralisme et des intérêts locaux finissent par se confondre en elle. La répression de ces révoltes fait encore polémique. L'historien s'explique sur le terme de "Génocide" utilisé autrefois et pense plus juste, l'emploi de "populicide", terme qu'avait employé à l'époque Gracchus Babeuf. Enfin, Jean Tulard raconte comment Napoléon préserve l’héritage de la révolution, le plus sûr rempart contre la Contre-Révolution.


Pour en savoir plus


- Jean-Tulard sur le site de l'Académie de sciences morales et politiques
- Jean Tulard, La Contre-Révolution. origines, histoire, postérité , CNRS Editions, 2e édition, 2013







- Jean Tulard, Détective de l'histoire , entretiens avec Yves Bruley, Édition Écriture, 2012


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